Aujourd’hui, je veux réagir sur un article que j’ai lu sur Facebook cette semaine.
En gros, il parlait de la pression mise sur les personnes par rapport au service, au point de donner l’impression de se perdre, de ne plus savoir qui on est et ce qu’on aime, ce qu’on vaut.
Je me suis malheureusement retrouvée dans cette situation. J’avais l’impression d’être dans un engrenage dont je ne pouvais pas sortir, un système dans lequel on me demandait toujours plus, sans forcément me donner en retour. J’étais aspirée, éteinte, manipulée, exploitée sans pouvoir exprimer mes passions, mes attentes, ma volonté, mes douleurs.
Quelle tragédie !
Être modelé en une personne que nous ne sommes pas pour satisfaire aux exigences du service dans une église !
Attention, je ne condamne pas les églises et je ne les juge pas non plus. Je comprends parfaitement les motivations qui peuvent conduire à ces excès, et je veux tout simplement ce soir attirer l’attention des bergers et des pasteurs. Je sais qu’ils aiment sincèrement le Seigneur et font le maximum pour le bon fonctionnement de l’église et le salut des âmes.
Malheureusement, souvent on cherche à sauver les âmes du dehors au détriment de celles qui sont déjà dans la bergerie.
J’ai peut-être une image tronquée du service, mais pour moi, aller à l’église devrait être un pur moment de bonheur et non une obligation ou une pénitence. Quand on a eu une journée terrible, une semaine compliquée, aller servir Dieu dans notre département devrait être comme une bouée de sauvetage jetée dans une mer agitée.
Mais ce qui arrive bien souvent, c’est que si on ose exprimer son mal être, on est vite traité de rebelle, de paresseux et de charnel.
Une autre pause pour dire que je n’encourage pas la fainéantise, ni le tourisme sacerdotal. Je suis contre le chrétien capricieux qui veut mobiliser toute l’attention des responsables de l’église et qui veut pouvoir faire comme bon lui semble à tout moment.
Je suis très consciente que nos autorités religieuses peuvent déceler des aptitudes que nous ne voyons pas ou ne soupçonnons pas en nous. Je suis pour le fait d’orienter, de guider, de diriger les gens afin qu’ils se déploient au maximum de leurs capacités. Mais jamais dans un rapport de force ou sous la contrainte.
Mes chers pasteurs, tenez compte de la sensibilité, de la maturité de l’âme en face de vous. Soyez patients et indulgents. Pas besoin de manipulation, de menace, de chantage, de pression. L’amour et la prière suffisent. Et si malgré tout ça ne marche pas, laissez chacun faire ses expériences et tirer ses leçons.
Qu’est-ce qui m’a sauvé quand je me suis retrouvée dans cette situation ?
– je suis une forte tête. Je cède difficilement et je ne me laisse pas faire. Ce qui pourrait être un défaut m’a permis de ne pas me faire écraser par la machine du service. J’ai pu imposer mon rythme et mes limites.
– je suis une passionnée. Dieu avait déposé quelque chose de fort en moi. Il était hors de question que cela soit étouffé par autre chose. C’était une force invisible qui parfois me poussait dans la direction opposée de ce qu’on attendait de moi, sans que je ne puisse résister.
– je suis une amoureuse de Dieu. Et nos dialogues quotidiens et permettant me fortifiaient et me guidaient. Quand c’était trop, une alarme interne résonnait. Et quand c’est moi qui avait tort, le Saint Esprit ne manquait pas à me le montrer.
Dans notre parcours de serviteur à l’église, il y a également un certain nombre de choses qu’il faut garder à l’esprit :
– nos pasteurs sont des hommes avec tout ce que cela implique.
– personne ne peut nous imposer sa volonté ou nous obliger à faire tel ou tel. Si c’est arrivé, c’est que nous l’avons autorisé.
– nous rendrons compte de l’usage de nos dons et talents. Aucune excuse ne sera recevable car nous sommes des êtres responsables.
– service et servitude sont de la même racine mais ne sont pas synonymes. Le premier est le fruit de notre amour pour Dieu. Le second est le fruit d’une crainte servile à un homme.
Si vous vous retrouvez dans une telle situation aujourd’hui, la solution n’est pas d’abord de quitter l’église ou de fuir vos responsables. La chose risque de se reproduire dans la prochaine église où vous irez.
Prenez plutôt le temps d’examiner votre cœur: vos motivations, vos objectifs, votre appel, la parole que vous avez reçue de Dieu. Tout ceci vous permettra de connaître la conduite à tenir.
N’hésitez pas à vous faire aider et accompagner par un conseiller. Votre santé mentale et votre équilibre valent mieux que tout.
Seulement, que chacun marche selon la part que le Seigneur lui a faite, selon l’appel qu’il a reçu de Dieu. C’est ainsi que je l’ordonne dans toutes les Églises. 1 corinthiens 7:17