Une jeune femme m’a posé un problème dernièrement : comment acquérir son indépendance quand on vit encore chez ses parents ?
Elle a la trentaine, est née de nouveau il y a cinq ans environ et vit chez ses parents. Ces derniers ne comprennent pas ses choix de vie, notamment sa consécration, son engagement au service et à la chasteté.
C’est donc devenu difficile pour elle de fréquenter librement l’église et de participer à ses activités. C’est également devenu difficile de dire non aux cérémonies traditionnelles et autres exigences de la famille.
Que faire ? Tenir tête aux parents au risque de les blesser et de se les mettre à dos ? Leurs obéir au risque de vivre aigri et frustré ?
Avant de répondre, j’aimerais préciser que je parle à des adultes jeunes qui vivent chez leurs parents et non à des ados ou à des mineurs.
Premièrement, une fois les études terminées (et même avant) nous devons montrer à nos parents que nous sommes capables de prendre soin de nous mêmes et que nous sommes responsables.
Ce qui retient souvent les jeunes à la maison c’est la facilité : logés, nourris, blanchis, tout notre salaire pour se faire plaisir. C’est également la peur de quitter la maison et de devoir se prendre en charge. La culture africaine n’arrange pas les choses, quand on considère que la jeune femme par exemple doit sortir de chez ses parents pour se marier. Et si le mariage ne venait pas ? Et bien, elle resterait en famille jusqu’à perpet et deviendrait la vieille fille soumise et obeissante.
Deuxièmement : il faut se battre pour devenir financièrement indépendant. Tant que vos parents payent pour tout ce qui vous concerne, vous n’avez pas droit au chapitre et vous êtes bien obligés de vous soumettre à leurs désirs.
Alors que vous travaillez, prenez part aux dépenses de la maison, même si ce n’est pas grand chose. Vos parents verront que vous êtes impliqués. Faites des économies pour pouvoir quitter le domicile familial et avoir un chez vous.
Troisièmement, imposez vous. S’imposer ce n’est pas se rebeller. Ce n’est pas devenir arrogant et irrespectueux.
C’est imposer des limites qui seront respectées par les deux partis.
– vous n’êtes plus un enfant même si vous vivez chez eux. Vous avez droit à votre espace, à votre liberté, à vos choix, à vous exprimer. Vous êtes un adulte. Vous devez faire passer le message dans la fermeté et le respect.
Ne succombez pas au chantage affectif qui pourrait vous être fait.
– vous vivez chez eux, ne l’oubliez pas. Vous êtes donc obligé de considérer leurs remarques et plaintes. Respectez votre part du contrat : respectez leur intérieur, ne sortez pas sans prévenir au sujet du lieu et de la durée de la sortie, ne rentrez pas à des heures indus sans avertir, participez aux travaux domestiques.
Évitez de prier à tue tête et d’avoir des activités spirituelles qui pourraient nuire à l’atmosphère familiale. Certains d’entre nous se plaignent de persécution alors qu’ils en sont l’origine.
Usez de sagesse dans toutes vos décisions. C’est vous qui avez le Saint-Esprit; cet esprit supérieur doit être remarqué par les vôtres dans votre caractère et votre comportement.
Ne soyez pas là personne qui rend votre famille réfractaire à la foi et aux »églises ».
N’oublions pas également qu’en général, les gens nous traitent de la manière dont nous nous traitons nous mêmes. Si notre identité n’est pas assise en nous et que nous manquons d’assurance, nous ouvrons la porte aux abus.
En conclusion, quitter la maison ne doit pas se faire en claquant la porte ou après une dispute. Ça doit être une séparation à l’amiable qui fait plaisir à tout le monde.
Quitter le nid est une étape naturelle pour tous les enfants et doit se faire le plus vite et le mieux possible pour nous permettre de vivre notre vie et apprendre à être responsable.