PLANTEUR OU ARROSEUR ?

J’ai été longtemps complexée par le fait de ne pas pouvoir annoncer l’évangile comme je vois certains le faire : se lever dans un bus ou dans le métro, dans un marché bondé et commencer à prêcher devant des dizaines d’inconnus, waouh!

J’ai beaucoup d’admiration pour ceux qui ont cette capacité. Dans les églises où j’étais avant, on m’avait fait comprendre que c’est presqu’un péché de ne pas évangéliser dans les lieux publics.

Et moi qui suis tétanisée et complètement paralysée à l’idée de parler à des inconnus, et de prendre la parole en public tout simplement! 

Chaque fois que je me suis forcée, j’ai eu l’impression de marcher dans les chaussures d’une autre personne, qui plus est n’a pas la même pointure que moi.

Cependant, il y a un autre domaine dans lequel je suis très à l’aise et où je m’épanouis pleinement. C’est le suivi des âmes. J’aime m’investir dans la vie des gens (au point de le faire contre leur volonté) et les encourager à surpasser leurs peurs et leurs limitations.

J’ai cette capacité à détecter le potentiel dans les gens et à les accompagner (parfois pousser) dans la réalisation de soi. J’aime voir cette lueur dans leurs yeux quand ils prennent de l’assurance et commencent à se déployer.

J’aime cet émerveillement sur leur visage quand ils constatent leurs progrès.


J’ai donc dû me faire à l’idée que je ne suis pas un grand (bon) évangéliste. Je préfère le one to one aux prédications de foule, et je dois avouer que je suis plutôt efficace. Je n’ai pas parlé à beaucoup de gens, mais ceux à qui j’ai parlé ont été convaincus.

Aujourd’hui, j’accepte sans honte d’être comme je suis. Je suis décomplexée, et j’ai demandé pardon au Saint-Esprit d’avoir combattu son action en moi et de n’avoir pas reconnu cette grâce qu’il m’a donné.

J’ai cessé d’envier les gens et de me culpabiliser pour ce que je n’ai pas la capacité de faire. Par ce que, en contrepartie, j’ai beaucoup d’autres capacités toutes aussi appréciables.

Au lieu d’essayer de ressembler à qui que ce soit, je dois plutôt me concentrer à parfaire ce que je suis déjà.

Le monde a besoin de chacun: des fous de Jésus qui crient l’évangile dans les mégaphones, et des pas moins fous de Jésus qui harcèlent leur collègue de bureau avec le même évangile. 

Et une fois que la parole est semée, il y a besoin de quelqu’un pour entretenir la graine !

Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux, et chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail.

Car nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu. Selon la grâce de Dieu qui m’a été donnée, j’ai posé le fondement comme un sage architecte, et un autre bâtit dessus… 1 Corinthiens 3: 8-10

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