LETTRE AU CELIBAT

Cher célibat,

je viens respectueusement auprès de ta noble personne solliciter une rupture de lien.

En effet, voici maintenant plusieurs années que nous cheminons ensemble malgré moi. Je dois avouer que, au départ, ta compagnie semblait plaisante: pouvoir faire ce que je veux, quand je veux, comme je veux sans rendre compte à qui que se soit, le kiffe ultime.

J’ai tout apprécié de toi: la solitude, le grand lit, la bouffe livrée, les grignotages devant la TV avec mon chat. Celui-ci a fini par se lasser du manque d’action dans ma vie et a fait une fugue. Donc même le chat tu ne tolères pas? 

C’était amusant quand je me retrouvais avec les autres filles et que je pouvais témoigner de combien notre relation se passait bien alors qu’elles galeraient avec toi.

Je suis émue de la façon dont tu m’as aimé et est resté fidèle toutes ces années. Je suis reconnaissante de comment tu m’as défendu, veillant à ce qu’aucun homme ne s’approche trop prêt.

Seulement, tu dois bien deviner qu’il y a un mais…

Je ne suis pas désolée de te l’apprendre: tu es trop possessif. Je suis fatiguée de toi et je veux explorer de nouveaux horizons, de nouvelles choses.

Désolée d’être aussi brutale, mais je ne sais pas comment te le dire autrement. Aujourd’hui, avec le recul, je constate que je ne t’ai jamais aimé. Oui, j’étais matérialiste. J’ai aimé l’indépendance, la liberté, mais pas toi.

Aujourd’hui, ces choses n’ont plus aucune saveur.

Je ne comprends même pas comment on peut s’accrocher à quelqu’un comme tu le fais avec moi. Je te soupçonne d’être l’un des psychopathes de la série Esprits Criminels.

Tu as dû remarquer que mon comportement a changé, que mon langage a changé, que je pense très rarement à toi et plus souvent à mariage. Oui, je te trompe dans mes pensées et dans mes rêves. Rien que pour cela, je t’autorise à me rejeter.

J’ai tout fait contre toi: jeûnes, prières,  déclarations prophétiques. Je t’ai maudit, villipendé. C’est bon, séparons nous ici et continue ta love story avec ceux qui te désirent vraiment.

Dans l’attente d’une suite qui, j’en suis persuadée sera favorable, je te prie d’agréer cher Célibat, l’expression de ma sincérité, de mon ras le bol et de mon exaspération.

Un tonton disait que dans la vie, rien n’est la dette. Donc franchement, assez c’est assez.

PS: j’ai déjà déménagé toutes mes affaires chez Mariage. J’attends seulement que tu libères Doudou pour avancer. Donc, s’il te plaît ne tarde pas trop.

Cordialement,

Perissia

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