Voici maintenant 4 mois que Rosianne et Glenn se fréquentent. Glenn a été touché par la grande empathie de Rosianne et son dévouement pour les autres. Elle se met toujours en quatre pour aider et décharger. Glenn voit en elle la femme qui l’aidera à accomplir tous ses projets. D’ailleurs, il pense que c’est le moment de la présenter à sa famille. Pour cela, il a choisi le repas des 60 ans de son père.
Arrivés au domicile familial, les présentations ont été faites et Rosianne bien accueillie. Elle a aussitôt proposé son aide à la cuisine. Et de toute la soirée, Glenn n’a plus vu sa bien-aimée. Alors que tout le monde était parti, elle était à la cuisine, lustrant les marmites et faisant la vaisselle au grand étonnement de la mère de Glenn.
Après cet épisode, les choses sont devenues de plus en plus bizarres. Glenn a été hospitalisé 48h pour une intoxication alimentaire. Rosianne s’est transformée en infirmière. Au début, son attitude était attentionnée. Mais rapidement, Glenn a commencé à se sentir envahi, étouffé par l’omniprésence de la jeune femme. Même quand il a repris le travail, elle a continué à venir chez lui tous les jours pour faire la cuisine, le ménage, la lessive. Dès qu’il se plaignait de quelque chose même pour blaguer, Rosianne s’en occupait.
L’autre jour, elle est allée jusqu’à emprunter de l’argent à une connaissance commune pour payer sa facture d’électricité alors qu’il ne lui avait rien demandé, puisqu’il n’a pas de problème d’argent.
Chaque dimanche, elle choisit et classe ses costumes pour la semaine, cire ses chaussures et repasse ses chemises.
Glenn a beau protester, interdire, rien n’y fait.
Elle débarque chez lui à l’improviste, les bras chargés de provisions diverses. Il n’en peut plus des dizaines d’appels, messages WhatsApp et SMS par jour, juste pour s’assurer qu’il va bien et qu’il n’a besoin de rien.
Lors des soirées entre potes, Rosianne est la seule femme présente. Elle fait la cuisine pour un régiment et vien ensuite se blottir contre Glenn qui est mort de gêne.
Glenn a donc décidé de prendre le taureau par les cornes. Une violente dispute s’en est suivie. Rosianne est partie en larmes et Glenn a regretté d’avoir été aussi direct.
Mais étrangement, il se sent mieux sans la présence permanente de Rosianne qui était devenue comme son ombre. Il en est arrivé au point de se demander s’il était prêt pour se marier et surtout si c’est la femme qui lui convient.
En y repensant, Glenn a réalisé que Rosianne ne dit jamais non quand elle est sollicitée. Elle aide tout le monde, tout le temps, avec tout ce qu’elle a, et même ce qu’elle n’a pas, au point un jour d’être menacée d’expulsion par ce qu’elle avait fait don du montant de son loyer à une amie.
Glenn réalise alors que son amie a un problème. Ce n’est pas un comportement normal.
Vous vous reconnaissez en Rosianne ou vous connaissez quelqu’un qui agit comme elle ?
Cette personne souffre du syndrome du sauveur. Il s’agit d’un trouble psychologique qui pousse une personne à manifester une empathie exagérée et à aider les autres dans toutes les situations, souvent aux dépens de sa propre personne.
C’est la manifestation d’une blessure intérieure qui provoque la peur du rejet et le besoin incontrôlable d’être apprécié, accepté, complimenté par son entourage. La personne qui en souffre veut se rendre indispensable dans la vie des gens pour ne plus/pas se faire rejeter.
Ce trouble mène la personne à s’investir dans les autres jusqu’à l’épuisement, le dépouillement, l’exploitation. Il ouvre la porte aux abus et à asservissement quand la personne en face réalise la faiblesse du » sauveur ».
Ce » sauveur » a besoin d’accompagnement, de guérison pour trouver l’origine de la blessure et la traiter.
Si c’est votre cas ou si vous connaissez quelqu’un qui en souffre, demandez de l’aide !
L’estime de soi et la confiance en soi ne sont pas des acquis. Elles se travaillent et s’entretiennent. C’est plus difficile pour certains que pour d’autres.
Mais Jésus Christ notre seul sauveur pourvoit toujours une porte de sortie.
Car mon joug est doux, et mon fardeau léger.
Matthieu 11:30