Je ne sais pas pourquoi j’ai commencé à me décaper la peau. Au départ, je n’étais pas si noire que ça. Mais je voyais toutes ces belles femmes à la peau claire après lesquelles les hommes se retournaient dans la rue, je voyais ces publicités où les femmes étaient toujours parfaites, métissées, avec une chevelure incroyable.
Alors, j’ai commencé à appliquer des crèmes avec plus ou moins d’efficacité. Toutes mes économies y passaient. Dès que j’entendais parler d’un produit, il fallait que je le teste. Lait, crème, pommade, savon, lotion, j’ai tout utilisé.
Au bout de six mois, j’ai commencé à apprécier le résultat. Il n’y avait plus que les zones récalcitrantes habituelles à travailler : les coudes, les genoux et les phalanges.
Parallèlement, je commençais à avoir plus de succès auprès de la gente masculine, et j’avais plus d’assurance quand je marchais dans la rue.
En contrepartie, il y avait cette forte odeur qu’aucun parfum ne pouvait cacher. Et la sensation de brûler littéralement dès qu’il faisait un peu chaud. Il a donc fallu ajouter les crèmes solaires, les crèmes hydratantes…
Dès que j’étais à cours de produits, je noircissais en quelques jours, et il fallait tout recommenCer. Je n’en pouvais plus, j’étais esclave ! Je m’endettais pour pouvoir renouveler mon stock.
Puis un jour, une collègue m’a invité à un programme de prière dans son église. Le pasteur y parlait d’identité en Christ, d’héritage, de paix et de bonheur. Les larmes ont commencé à ruisseler. Ses phrases résonnaient comme une cloche dans mes oreilles; » il t’aime tel que tu es », » tu es une créature merveilleuse ». A la fin du culte, je n’ai pas répondu à l’appel, j’avais trop honte.
De retour à la maison, j’étais comme hantée par la voix du pasteur. Je n’ai pas dormi de la nuit. Le lendemain, le programme continuait mais j’ai refusé d’y retourner au grand désespoir de ma collègue. Sur la route pour la maison, ma moto en a accroché une autre dans les embouteillages et je me suis brûlée la jambe sur le pot d’échappement en voulant éviter la chute.
Ce qui au départ devait être une simple brûlure est devenu un ulcère chronique, incicatrisable.
On a tout essayé pendant des mois : marabouts, fétiches, antibiotiques…. Il fallait une greffe de peau, mais chez moi elle était impossible à cause de la dépigmentation qui rendait ma peau trop fragile.
J’étais désespérée, abattue, déprimée. C’est à ce moment que ma collègue est revenue à la charge. Je n’avais aucune autre alternative. Je suis retournée à l’église. Ce jour là, pas de message. Juste des chants et la prière, et une atmosphère indescriptible. Je suis tombée à genoux, j’ai pleuré. Et pour la première fois depuis des années, j’ai prié :
» Seigneur Jésus, sauve ma jambe s’il te plaît. Je suis tellement fatiguée. Sauve mon coeur aussi. Répare ce qui est cassé en moi. L’ulcère n’est pas que sur ma jambe, mais à l’intérieur de moi ».
Une sensation étrange m’a envahi, une douce brise remplie de joie et d’amour. En sortant de cet endroit, j’étais une personne différente, transformée !
Cette histoire s’est passé il y a une dizaine d’années. Ma jambe a complètement cicatrisé trois mois après. J’ai arrêté les corticoïdes aussitôt. Dans un premier temps, j’ai noirci plus qu’avant. Et progressivement, j’ai retrouver ma couleur initiale, après environ deux ans, sans aucun traitement !
Aujourd’hui, je suis une femme épanouie. Quand je me regarde dans un miroir, je suis éblouie de ce que je vois: l’incarnation de l’amour de Dieu. Il a fallu que je guérisse de l’intérieur pour que l’extérieur soit également réparé !
Je veux encourager une soeur, une femme par ce témoignage : tu trouveras toujours quelqu’un qui aura à redire sur ton teint, ton nez, tes jambes, tes fesses. Mais il y a quelqu’un qui est parfaitement satisfait de qui tu es tel que tu es. C’est Jésus-Christ. C’est lui qui t’a fait et lui seul peut t’apprécier à ta juste valeur. Arrête toutes ces choses qui détruisent ta santé et qui ne t’apportent que amertume et frustration.
Viens tel que tu es, et laisse-le t’entourer de personnes qui sauront t’aimer toi, et non ton apparence physique seulement.
Je vous ai dit que je me marie dans quelques semaines ?
C’est toi qui as formé mes reins,
Qui m’as tissé dans le sein de ma mère.
Je te loue de ce que je suis
une créature si merveilleuse.
Tes oeuvres sont admirables,
Et mon âme le reconnaît bien.
Mon corps n’était point caché devant toi, Lorsque j’ai été fait dans un lieu secret,
Tissé dans les profondeurs de la terre.
Quand je n’étais qu’une masse informe,
tes yeux me voyaient;
Et sur ton livre étaient tous inscrits
Les jours qui m’étaient destinés,
Avant qu’aucun d’eux existât.
Psaumes 139: 13-16
M.S