Je m’appelle Y., j’ai 27 ans aujourd’hui, et je veux rendre grâce à Dieu qui m’a sorti de l’enfer de la masturbation après plus de dix ans d’addiction.
Je suis né dans une famille chrétienne, fervente et pentecôtiste. Du moins, en apparence. Mes parents étaient des modèles dans notre congrégation. Mais dans l’intimité, ils se vouaient une haine non dissimulée. A la maison, les disputes et les injures étaient notre environnement naturel.
Fils unique, négligé, délaissé, je passais beaucoup de temps chez les voisins dont les enfants étaient beaucoup plus âgés que moi. J’ai été exposé à la perversité de leurs conversations et initié à la pornographie. On regardait ces films pendant des heures presque tous les weekends. Voilà comment mon calvaire a commencé.
Rapidement, je suis devenu accro. Je ne pouvais pas dormir sans me masturber, je le faisais quand j’étais contrarié. C’était mon refuge, mon réconfort.
Devenu adolescent, je ne pouvais pas regarder une fille sans arrière pensée. Rapidement, j’ai enchaîné les aventures et les expériences de toutes sortes.
Sous l’influence des hormones, je me rebellais contre l’éducation stricte de mes parents et contre la religion. Comment pouvaient ils m’imposer de respecter les règles de la Bible alors qu’eux même vivaient mal?
C’est avec joie que je quittai la maison après le bac pour m’installer à la cité universitaire. J’étais devenu incontrôlable, insatiable. Je me masturbais partout et tout le temps, parfois même pendant les cours, en cachette. J’étais fatigué et dégouté de cette vie, mais je n’en voyais pas la fin.
Puis j’ai fait la rencontre de Julia. Elle était magnifique ! Elle n’était pas spécialement jolie, mais elle dégageait quelque chose : sérénité, joie, paix. Elle irradiait littéralement. Malgré tous mes efforts, elle me repoussait systématiquement, mais toujours avec calme et politesse. J’étais frustré qu’elle me rejette, elle a commencé à occuper toutes mes pensées. Aucune fille ne m’avait dit non jusqu’à présent. Plus elle me repoussait, plus je la harcelait.
Exaspéré, je finissais par l’insulter en la traitant de tous les noms. Elle gardait un sourire plein de bonté et de compassion, et ne disait rien.
Puis un jour, elle accepta enfin de prendre une glace avec moi un soir, mais en contrepartie je devais l’accompagner à une réunion des jeunes de son église.
C’est confiant que je suis arrivé dans cette église, convaincu que Julia sera dans mon lit à la fin de la journée. Dès l’entrée, j’ai été saisi par une forme de présence, une brise qui me traversait le corps de part en part. J’avais la chair de poule et je tenais difficilement debout. Il y avait une centaine de jeunes qui chantaient, les mains levées, les yeux fermés. Certains pleuraient, d’autres étaient à genoux.
Je me suis rappelé l’époque où je cherchais le Seigneur sincèrement, mais j’étais si indigne de sa présence. Et il venait me le rappeler.
A un moment, l’atmosphère de la salle changea: il se fit un silence. Il y avait comme un tourbillon dans l’air. Les gens parlaient en langues, et je pouvais sentir une sorte de vague qui déferlait dans la salle de l’avant vers l’arrière. Je me levai d’un bond et sortit avant que la vague n’arrive sur moi.
De retour en chambre, je ne vécut plus comme avant. J’avais perdu le sommeil et l’appétit. Je pouvais entendre cette voix qui me condamnait, m’accusait tous les jours, la même qui me poussait à me masturber davantage pour me consoler, au point où je résolut de me suicider.
Je suis sorti de chez moi ce jour là, sans but précis, les larmes pleins les yeux, marchant au milieu de la chaussée pour me faire écraser par une voiture. Je ne sais pas comment je suis arrivé à l’église de Julia. Le pasteur était à l’entrée comme s’il m’attendait. Il m’a accueilli les bras ouverts et nous avons parlé pendant des heures. Pour la première fois depuis des années, je pouvais répandre mon coeur sans crainte d’être jugé.
J’ai commencé à fréquenter régulièrement cette assemblée, et quelques semaines plus tard, je donnais ma vie à Jésus et me faisais baptiser.
A partir de là, un long et douloureux processus de délivrance commença. Les rechutes, le désespoir, la rédemption et l’espérance. Je pouvais rester sobre des semaines, j’étais heureux et fier. Puis je retournais en enfer pour plusieurs jours encore. Mais je tenais bon. J’étais déterminé à changer de vie et à plaire à mon Dieu.
Aujourd’hui, j’ai 27 ans. Ça fait cinq ans que je suis totalement et absolument abstinent et chaste. Je connais mes faiblesses, je prends des mesures radicales et strictes pour ne pas recommencer.
Julia est restée une bonne amie, elle s’est mariée l’année dernière. Moi je n’y pense pas encore. Je dois d’abord me construire. Je me suis réconcilié avec mes parents qui ont fini par divorcer.
J’aimerais dire à un jeune qui s’est laissé séduire comme moi que la masturbation est un péché, même s’il n’est pas mentionné dans la bible. C’est une pratique qui te vide de ta vigueur, de ton potentiel et de ta destinée. Elle ouvre la porte aux démons de l’enfer dans ta vie. Tu souilles ton corps et ta conscience. Le monde dit que c’est une bonne chose pour faire baisser la tension sexuelle et éviter la fornication ; c’est un habile mensonge. Personne ne pense à un gâteau ou à un paysage en se masturbant. D’ailleurs, personne n’oserait le faire en public à moins d’être possédé.
Tu peux t’arrêter et être délivré si tu le désire. Fais toi accompagner par quelqu’un de mûr, fais toi aider par le Saint-Esprit.
Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au delà de vos forces; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter.
1 Corinthiens 10:13
Marchons honnêtement, comme en plein jour, loin des excès…de la luxure et de l’impudicité… Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ, et n’ayez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises.
Romains 13:13-14
Y.