CONNAIS TA PLACE

Je regardais mon pasteur prêcher l’autre jour et cela m’a plongé dans une introspection.

En l’écoutant, j’étais admirative de son art oratoire ; maintenir l’assemblée attentive par son intonation, sa gestuelle, sa mimique semble tellement naturel. Je méditais également sur la profondeur du message qui était transmis et je rendais grâce à Dieu.

Ensuite, les chantres ont commencé à chanter. Je regardais également le conducteur, et mon admiration grandit davantage. Il n’y avait pas que le côté technique, il y avait la passion, l’intensité, la puissance de l’Esprit, tout ce qui fait la différence entre un chanteur et un chantre.

Et cette pensée m’est montée à coeur: ils sont en train de vivre leur destinée.

Comme la cuillère est faite pour la soupe et le couteau pour la viande, ils font ce pour quoi ils ont été créés !

Vous savez qu’il y a plusieurs types de couteaux ? A pain, à viande, à poisson, à fromage. Il y a des couteaux de table et des couteaux de cuisine. Il y a des couteaux de chasse et des couteaux de boucher.

Il ne suffit donc pas d’être un couteau et de couper, mais il faut rendre cet usage de la bonne manière !

Imaginez votre boucher essayant de vous servir votre kilo de faux filet avec un couteau à beurre…


Voici donc la source de frustration de plusieurs à travers les générations : rancœurs, jalousies, sentiments de rejet etc…par ce qu’on n’est pas le bon couteau, nous ne sommes pas à notre place !


J’ai une voix qui n’est pas mal, j’ai d’ailleurs servi à la chorale pendant des années. Je chantais juste, j’étais assidue mais j’étais consciente que c’était pour un temps.

Aujourd’hui, je m’épanouis très bien en chantant sous la douche, ou quand je passe le balai, ou dans mes moments d’intimité avec le Seigneur. J’arrive même à conduire des temps de louanges et d’adoration (temporairement, et même avec impact) mais je suis consciente que ce n’est pas mon appel.

Comment je le sais ? En voyant ma sœur chanter, je vois quelque chose en elle que je n’ai pas. Et que je n’aurai jamais même en jeunant et priant.

Il y a un niveau de chant pour bercer les bébés, un autre pour chasser les démons. Il y a les pleureuses des deuils et les chants quand on découpe l’oignon dans sa cuisine.

Tout ça, c’est le chant, mais ce n’est pas la même chose. Que chacun continue donc d’exceller dans sa catégorie.

Ce n’est pas par ce que j’aime chanter et que je suis douée pour ça que c’est mon appel!

Je vais le dire autrement : ce n’est pas par ce que Dieu m’utilise dans la prédication et que les gens disent de grands amen que c’est ma place! Même le mouvement de l’esprit n’est pas un gage que je sois dans mon ministère.

Ça fait mal hein? C’est l’effet de la vérité.


Il y a une autre chose dans laquelle j’ai plus d’impact sans faire le moindre effort. J’ai mis du temps à le découvrir : c’est l’écriture. C’est la capacité à discerner les besoins émotionnels des autres et à y répondre avant même qu’ils en soient conscients eux même.

Je suis reconnaissante pour cette grâce. Quand je suis dans ce ministère, je suis le bon couteau. Même quand la situation semble inextricable, je sais que je trouverai l’issue par le Saint-Esprit agissant en moi.

Ça n’a pas été facile de trouver ma place. Ça m’a pris pratiquement les vingt premières années de ma conversion. J’étais seule, ignorante, j’ai beaucoup tâtonné. Jusqu’à ce que je trouve sur ma route les bonnes personnes, mais surtout que je les écoute et que je ne fasse pas ma têtue ou ma savante.

Pour terminer, je veux attirer votre attention sur deux hommes :

– Elisée 1 Rois 19:16, 19-20 

… et tu oindras Élisée, fils de Schaphath, d’Abel Mehola, pour prophète à ta place.

Elie partit de là et il trouva Elisée, le fils de Shaphath, en train de labourer… Elie s’approcha de lui et jeta son manteau sur lui.

Elisée abandonna ses boeufs et courut après Elie…

– Pierre Matthieu 4:18-20

Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et André, son frère, qui jetaient un filet dans la mer; car ils étaient pêcheurs.

Il leur dit: Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes.

Aussitôt, ils laissèrent les filets, et le suivirent.

Aucun de ces deux hommes ne s’est autoproclamé prophète ou évangéliste. Dans le cas d’Elisée, il devait recevoir l’onction d’un père qui était son tuteur et son mentor. Dans le cas, de Pierre, c’est Jésus qui lui a assigné le mandat à l’époque où lui même ne savait pas distinguer sa gauche de sa droite. Trois ans et demi de sont écoulés avant que Pierre n’entre effectivement dans son appel.

Arrête de tourner en rond et de te plaindre de tes échecs et de tes petits fruits éphémères. 

Si tu rames, c’est par ce que tu n’es pas le bon couteau, tu n’es pas à ta place. L’opposition que tu rencontres n’est pas de la persécution, c’est Dieu qui te résiste et veut te ramener sur le bon chemin.

Pourquoi regimber contre les aiguillons ?

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