Les enfants de Jésus ont l’art de se mettre dans des situations bizarres.
Je ne sais pas quelle saveur a la relation ambiguë pour que les gens aiment tant s’y retrouver. Peut-être que c’est le flou artistique qui entoure la relation qui est excitant : on flirte, on badine, on plaisante. On n’est pas ensemble, mais on n’est pas le contraire.
Du coup, on ne pèche presque pas.
On échange des regards langoureux, des messages inclairs, on papote jusqu’au bout de la nuit sans vraiment s’édifier. On va au restaurant, au cinéma. Et comme on est que des amis, on se tient par la main et on se donne des petits noms: lapinou, chouchou, sucre d’orge, miel caramélisé et j’en passe. La frontière de notre relation est comme une ligne discontinue sur la chaussée : le dépassement est possible à tout moment.
On oublie juste un détail : l’âme ne fait pas le tri, elle s’attache à tout ce à quoi elle est régulièrement exposée.
Donc, des sentiments vont inévitablement naître, la vigilance va s’endormir, la raison va s’anesthésier, des liens invisibles vont se tisser, la convoitise de la chair ne va pas tarder à se manifester, et l’irréparable va arriver.
L’une des parties va trouver le vrai grand amour, et l’autre va se retrouver comme un chien devant la télévision. Incompréhension, stupéfaction, déception, dépression et tous les autres mauvais »tion ».
Soyons clairs et limpides dès le début de la relation, il n’y a pas 36 possibilités:
– on est juste frère et soeur: on maintient le périmètre de sanctification physique, téléphonique, émotionnel et sentimental.
– on s’observe pour entamer une relation amoureuse, on se déclare aux autorités de l’église et on se fait accompagner.
Tout ce qui arrive en dehors de ces deux cadres est illicite, dangereux, pervers et machiavélique.
Tant qu’un frère ne s’est pas clairement déclarer, sœur garde ton coeur. C’est-à-dire, tant qu’il n’a pas dit en français facile que tu lui plaît, qu’il est intéressé et qu’il veut te fréquenter en conséquence. Méfie toi du bro qui t’appelle choupinette en privée et te présente comme sa petite sœur ou sa soeur en Christ, ou une bonne amie.
Bro, si tu ne sais pas où tu vas ni ce que tu veux, assieds-toi et calme toi. Prends du temps dans la prière et fais toi conseiller. Par ce que nous les soeurs n’avons besoin que d’un sourire pour célébrer le mariage dans nos têtes. Alors tu imagines bien qu’avec le petit nom, l’avalanche de compliments, les clins d’œil et les conversations téléphoniques interminables, nous vous avons déjà donné des triplés et organisé la retraite quand ils iront à l’université.
Que la sagesse ne quitte pas nos cœurs .
N’oublions pas que qui s’y frotte, s’y pique.
Très édifiant, concision et précision, on en redemande. Bravo