J’ai bientôt 31 ans, et depuis ma tendre enfance, j’ai connu le Seigneur. Cela n’a rien à voir avec mes parents qui m’emmènent à l’église, mais j’ai découvert la personne de Christ et décidé de me préserver des relations sexuelles pour le mariage. Je m’y suis tenue jusqu’à mes 16 ans où j’ai fait la rencontre d’un garçon à l’église qui a été mon premier amoureux, on s’est baptisé ensemble. Il a été le premier à m’embrasser. Je me sentais planer. On s’embrassait souvent et se caressait. On a d’ailleurs failli passer à l’acte tant l’attraction physique était grande. J’ai dû mettre fin à cette relation car j’ai compris qu’elle mettait en péril ma relation avec Dieu.
A 28 ans, j’ai eu un prétendant sérieux. On s’était rencontré à un camp de jeunes. On s’est vu à peine trois fois, et il a fait sa demande en mariage. J’ai répondu oui sans chercher la volonté de Dieu. On a cheminé ensemble pendant deux ans environ. Je ne ressentais rien de particulier pour lui, et je me disais que l’amour viendra avec le temps car on nous avait enseigné que l’amour naît au fil de la relation. En deux ans, j’étais allée chez lui à peine deux ou trois fois. Il s’en plaignait mais je n’arrivais pas à me forcer. Au même moment, un autre frère s’est présenté à moi tout hésitant. Il me disait être convaincu que je suis sa femme. Il savait que j’étais déjà engagée, mais il ne se décourageait pas et disait être prêt à attendre le temps qu’il faudra.
Malgré tous mes efforts, mes sentiments envers mon fiancé ne changeaient pas, et bien qu’on ait déjà fait le « toqué à la porte », j’ai mis fin à cette relation à sens unique pour épargner le cœur de cet homme et l’empêcher de perdre davantage son temps. Il ne l’a pas bien pris, et m’a dit qu’à 30 ans, j’aurai du mal à trouver un autre homme qui veuille m’épouser. Il est même allé jusqu’à déclarer que je finirai comme ma mère, célibataire avec plusieurs enfants de pères différents. Ce manque de respect m’a conforté dans ma décision de rompre avec lui.
Quelques jours plus tard, la femme du pasteur m’a convoqué. Elle m’a dit que ce n’était pas à la femme de mettre fin à une relation dans un couple, et que je devais me remettre avec ce frère, quel que soit ses défauts, à partir du moment où il n’était ni malade physiquement ni violent. Celle que je considérais comme ma marraine tenait le même discours. Pour elle, je refusais ce garçon par ce que je recherchais le confort matériel, lui « il n’était que plombier ». Toutes les femmes de l’église me poussaient à me marier avec quelqu’un que je n’aimais pas, de peur que je ne finisse vieille fille, dans la solitude et la souffrance. Mon refus a provoqué un scandale dans la famille et l’église. J’étais acculée de partout : à la maison, mais surtout à l’église… Même les prières élevées dans l’assemblée étaient ciblées et frustrantes. Pourtant, il n’y a aucun encadrement pour les célibataires, aucun enseignement. Du coup, chacun vit comme il veut et comme il peut. Les frères peuvent prendre du temps dans la prière avant de choisir une conjointe, mais les sœurs n’ont pas le droit de dire non ou de prendre un temps de réflexion, surtout si elles sont avancées en âge.
J’ai tenu ferme et je ne me suis pas laissée écraser. J’ai pris un temps de prière, puis j’ai vu mes parents et mon pasteur pour leurs confirmer ma position de ne pas épouser quelqu’un pour qui je n’éprouve aucun sentiment. Quelques temps après, le garçon m’a demandé pardon pour ses paroles blessantes, et maintenant, nous avons des rapports courtois et fraternels.
Aujourd’hui, par la grâce de Dieu, je suis toujours vierge et je me garde pour celui qui sera mon époux. Le deuxième jeune homme est revenu à la charge, et j’ai entrepris d’étudier son dossier. En fait, on se connait depuis longtemps, mais je ne l’avais jamais vu comme un conjoint, plutôt comme un ami et frère. Il était très attentionné et protecteur vis-à-vis de moi. J’étais impressionnée par sa patience et sa détermination. Un jour, il m’a refait sa déclaration. Elle m’a fait l’effet d’un seau d’eau renversé sur ma tête ! A partir de ce moment, des sentiments sont nés en moi pour lui. Plus je les combattais, plus ils s’intensifiaient.
Les débuts de notre relation n’ont pas été faciles. Mon ami manquait énormément de confiance en lui. Il était complexé par le fait qu’il ait eu un passé tumultueux alors que moi j’étais encore vierge. Mais le Saint-Esprit fait une œuvre merveilleuse en lui. Je le vois grandir, mûrir, en perpétuel apprentissage. L’autre chose qui faisait obstacle est que j’ai presque deux ans de plus que lui. Mais le Seigneur nous a aidé à surmonter cela aussi. De mon côté, je me suis ouverte également. Moi qui ne savait pas manifester de la tendresse, dire des choses du genre « tu me manques », faire des compliments, je suis devenue poète !
Je rends grâce à Dieu qui m’a entouré de célibataires épanouies qui m’ont soutenu dans les temps difficiles, à tel point que les mamans de l’église étaient convaincues que nous n’étions pas intéressées par le mariage. Ma communion avec l’esprit de Jésus était aussi d’un soutien immesurable quand la solitude, la convoitise venaient frappées à la porte de mon cœur. Je voyais des plus jeunes que moi se marier et mon âme s’alourdissait. Aussitôt, le Saint-Esprit venait à mon secours et me consolait.
Ma grande erreur a été de ne pas chercher la face de Dieu pour la première relation, car j’estimais qu’à mon âge, le temps était propice pour le mariage. Je pensais que le fait qu’il soit enfant de Dieu comme moi était suffisant. Je n’avais aucune idée de l’importance de la vision, la volonté de Dieu dans le choix du conjoint etc… N’eusse été sa grâce, je serai entrée dans un mariage malheureux. Il est important d’être enseigné sur le mariage, mais il est encore plus capital d’avoir une intimité avec le Saint-Esprit afin de pouvoir discerner sa voix dans les décisions que nous prenons, surtout la décision capitale du choix du conjoint.
Patricia