
Ceux qui sont mariés et ceux qui ont été facilement en couple pensent que les célibataires de longue durée en font trop.
Sachez qu’on ne vous en veut pas. On vit deux expĂ©riences de vie complètement diffĂ©rente, c’est comprĂ©hensible.
D’abord, ce qui est dur pour nous autres cĂ©libataires racis, ce n’est pas la solitude : nous avons des amis et une famille qui nous aiment. Ce n’est pas forcĂ©ment le sexe (en tout cas, pas pour nous tous). Ce n’est pas d’avoir des enfants (mĂŞme vous les mariĂ©s ne savez pas toujours quand et si vous en aurez).
Ce n’est pas l’argent ; en règle gĂ©nĂ©rale, on s’en sort plutĂ´t bien financièrement.
Ce qui est barbant, stressant, challengeant, c’est de ne pas savoir.
Savoir quoi ?
Savoir pourquoi.
On a suivi les enseignements, les formations, les séminaires.
On a prié, jeûné, pris du temps devant Dieu.
On a traité tous les problèmes identifiés :
– cure d’âme
– dĂ©livrance
– amĂ©lioration du caractère.
On a sectionné les liens de famille et massacré les esprits ancestraux.
On a reçu l’imposition des mains et l’onction d’huile.
On fait des relookings fréquents pour augmenter les possibilités de captage.
HĂ©las !
On finit par se demander, ce qui n’a pas marchĂ©. Pourquoi ? Quand ?
Malédiction ?
Péché ?
Volonté de Dieu ?
Tout est confus.
Puis on reçoit des prophĂ©ties, des rĂ©vĂ©lations qui suscitent l’espoir. Sauf que le temps passe, les annĂ©es se succèdent et on n’en finit pas de se remettre en question.
Donc vraiment, si vous nous entendez nous plaindre, ce n’est pas qu’on vous envie. Certains d’entre nous sont Ă se demander si finalement ils peuvent vivre avec quelqu’un d’autre, tellement ils se sont faits Ă l’idĂ©e d’ĂŞtre seuls.
Ce qui nous dĂ©range, ce n’est pas le manque de foi (sinon, on ne serait pas cĂ©libataire depuis aussi longtemps). Ce qui est douloureux dans l’attente, c’est le silence, l’incertitude, et surtout surtout votre regard, votre attitude et vos remarques bizarres qui suggèrent qu’on ne se bouge pas assez pour sortir de cette situation.
Je me couche, et je dis: Quand me lèverai-je? quand finira la nuit? Et je suis rassasiĂ© d’agitations jusqu’au point du jour. Job 7:4
Une dernière chose : en mĂ©decine, on ne gère pas une maladie Ă la phase aiguĂ« comme Ă la phase chronique (c’est une analogie, je n’ai pas dit que le cĂ©libat est une maladie). C’est juste pour dire que quand une situation dure, on ne la gère pas comme au dĂ©but.
A 20 ans, il y a l’excitation du mariage version conte de fĂ©es. A 30 ans, on pense que le statut matrimonial va dĂ©terminer notre valeur et notre position dans la sociĂ©tĂ©. A 40 ans, on prend de la distance et on essaye de gĂ©rer les regards tordus, les remarques dĂ©placĂ©es et culpabilisantes.
Qu’on arrĂŞte de penser que si passĂ© la trentaine on n’est pas mariĂ©e, il y a toujours une cause diabolique ou nĂ©gative.
Qu’on arrĂŞte Ă©galement de nous faire croire qu’Ă cause de notre âge, il n’y a plus d’espoir.
Personne n’a dictĂ© l’histoire de notre vie Ă Dieu ou en a fait la correction après Ă©criture.
ĂŠtre cĂ©libataire n’est qu’un statut, pas un destin!